n°144

n°144 - mai 2000

Dans ARC-Hebdo du 13 avril dernier, journal gratuit à haut tirage distribué dans l’arc jurassien, François Bellay, manifestement inspiré par la prose des milieux immobiliers, voue aux gémonies à la fois notre initiative pour les loyers loyaux et le contre-projet de Pascal Couchepin.
Il n’est pas étonnant que ce périodique, dont les revenus sont issus exclusivement de la publicité, se montre si compréhensif à l’égard des thèses de ses annonceurs immobiliers. On s’étonne quand même de la manière désinvolte avec laquelle il traite ses lecteurs-locataires.
En effet, écrire que notre initiative «est un très mauvais projet, c’est largement démontré», sans même se donner la peine d’argumenter un seul instant, c’est vraiment se moquer des locataires.
En réalité, si notre initiative était appliquée aujourd’hui, les hausses de loyers actuellement notifiées par la Rentenanstalt et d’autres propriétaires institutionnels seraient tout simplement impossibles. Avec les «loyers loyaux», nous pourrions affronter avec sérénité la période de hausse des intérêts hypothécaires qui s’annonce.
Par ailleurs, les milieux immobiliers romands et leur chantre de l’ARC-Hebdo s’en prennent avec violence au contre-projet de Pascal Couchepin, qualifié de «kafkaïen» et accusé d’«étatisme forcené».

Ils ont une peur panique d’une fixation des loyers, qui serait fondée sur une méthode de sondage avec un calcul électronique complexe, mis en œuvre par l’Office fédéral du logement et un professeur de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Pour les bailleurs, ce serait courir à l’étatisation des loyers. On n’est pas loin de l’hystérie!
A dire vrai, ce qui est inquiétant dans le système électronique de sondage suggéré par l’administration fédérale, ce n’est pas du tout une prétendue étatisation des loyers. L’ASLOCA craint au contraire que, par un tel système, le «loyer du marché», c’est-à-dire le loyer le plus cher possible, ne devienne l’unique référence légale. Cela pourrait conduire à des hausses massives des loyers dans les immeubles construits il y a plus de 20 ans. Et aussi induire une spirale infernale de majorations des loyers. L’ASLOCA est donc hostile au contre-projet de Pascal Couchepin pour des raisons exactement inverses à celles développées par les milieux immobiliers.
Plus que jamais, les «loyers loyaux» de l’ ASLOCA sont à l’ordre du jour. Avec la nouvelle pression sur les loyers, qui semble bien s’annoncer, notre initiative constitue le moyen le plus simple et le plus efficace pour modérer le niveau général du prix des locations immobilières dans notre pays.

Nils de Dardel

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