
n°145 - juillet 2000
A mi-juin 2000, la Banque Nationale Suisse a décidé d’une nouvelle augmentation des taux d’intérêts. De toute évidence, cette décision risque de conduire, d’ici quelques mois, à des hausses supplémentaires des intérêts hypothécaires avec de gros risques de répercussions sur les loyers.
Déjà actuellement, avec l’alignement du taux des intérêts hypothécaires sur 4,5%, de nombreux locataires reçoivent des hausses de loyers. Certes, la situation est moins inquiétante en Suisse romande que dans la région zurichoise où les hausses de loyers allant jusqu’à 10% sont nombreuses.
Le 22 mai 2000, l’ASLOCA avait écrit au Conseil fédéral pour lui demander:
1. de modifier l’ordonnance sur les loyers et de réduire de moitié la répercussion de la hausse des intérêts hypothécaires sur les loyers (soit 1,5% au lieu de 3% par 1/4% de majoration des intérêts hypothécaires);
2. de prévoir, si les hausses se confirment et s’étendent, un arrêté fédéral urgent bloquant complètement la répercussion des intérêts hypothécaires sur les loyers pendant une période provisoire.
Le gouvernement fédéral assume une grande responsa- bilité dans cette affaire. En effet, la hausse des intérêts décidée par la Banque Nationale Suisse (BNS) a pour but de lutter contre l’inflation. Or, en matière de loyers, cette hausse des intérêts de la BNS conduit exactement au résultat inverse, puisque la loi actuelle autorise des hausses de loyers importantes en cas de hausse des intérêts hypothécaires.
Cette contradiction a des effets économiques et sociaux désastreux. C’est au gouvernement qu’il incombe maintenant de prendre les choses en main de manière efficace. Il a en effet refusé d’admettre le bien-fondé de notre initiative pour des loyers loyaux, alors que notre initiative, si elle était appliquée actuellement, empêcherait les hausses de loyers.
La balle est dans le camp du gouvernement. Espérons que celui-ci saura en faire bon usage et ne dribblera pas les locataires
Michel Bise
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