n°152

n°152 - novembre 2001

Le 12 novembre 2001, l’enquête fédérale sur la consommation réalisée en 1998 par l’Office fédéral de la statistique auprès de 9000 ménages a été rendue publique. On y apprend que, globalement, les locataires suisses ne sont pas des locataires malheureux. Dans leur majorité, ils sont satisfaits de leur logement et des relations avec leurs bailleurs.
Au 1er juin 2001, la Suisse romande comptait un pourcentage de 1,35% de logements vacants, taux proche de la moyenne suisse de 1,34%. La pénurie gronde aujourd’hui et l’ambiance est en conséquence plutôt à la morosité pour celles et ceux à la recherche d’un appartement. Il n’est pas anodin d’attirer l’attention de l’opinion publique sur un sondage qui conclut en substance que les locataires nagent dans l’euphorie. Il convient cependant de remettre quelque peu l’église au milieu du village. L’enquête nous enseigne aussi que 90% des propriétaires sont contents! Quant aux locataires, leur sentiment de bonheur est voilé par un nuage, sinon sombre, du moins assez épais pour que nous nous y attardions: le montant du loyer est le critère qui récolte le moins de points dans l’échelle de satisfaction. Cependant, en période de pénurie, un toit est un toit, ce qui explique les avis positifs des locataires sondés. Même si, pour le prix du loyer, la vue sur la mer pourrait être exigée alors que le seul horizon est, en réalité, la cour intérieure de l’immeuble.
Les eaux dormantes qui gisent au fond de l’océan turquoise et calme qui entoure le pseudoparadis des locataires pourraient cependant se réveiller.

Ils pourraient décider de ne pas se laisser séduire ni par les enquêtes, dussent-elles être sérieuses, ni par le doux – mais ensorceleur et dangereux – chant des sirènes immobilières. Les taux hypothécaires baissent, bonne raison pour les locataires de ne pas baisser les bras. Nous avons eu ouï-dire que des informations intéressantes avaient été découvertes dans un coffre à trésor enseveli sous les eaux, à savoir: entre 1980 et 2000, selon les calculs de l’Office fédéral de la statistique, les loyers ont augmenté de 106,5%. Si les bailleurs avaient répercuté sur les loyers non seulement toutes les possibilités légales de hausses de loyers mais avaient également baissé les loyers à chaque baisse du taux hypothécaire, durant cette même période de 20 ans, les loyers auraient «seulement» augmenté en moyenne de 52,5%.
Vous l’avouerez, cela donne à réfléchir et cela prouve, si besoin est, que l’initiative populaire fédérale de l’ASLOCA «pour des loyers loyaux» qui demande notamment le lissage du taux hypothécaire pour que soient prises en considération les périodes de baisse du taux hypothécaire, est particulièrement pertinente et importante. Nous remercions ainsi, d’ores et déjà, celles et ceux qui ont répondu favorablement à la demande de souscription qui leur a été adressée avec le précédent «Droit au Logement» et nous remercions également celles et ceux qui contribueront aussi, ces jours prochains, par un don, même modeste, au succès de la campagne de votation.

Valérie Garbani

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