n°166

n°166 - septembre 2004

Certains ont un tempérament casanier, ils sont adeptes du «coucooning» par choix et rejoignent leurs pénates dès leurs activités professionnelles journalières terminées. D’autres franchissent le seuil de leur habitation uniquement pour aller y dormir. Pour les familles avec des enfants en bas âge, leur logement est leur lieu de vie principal. Les personnes âgées souhaitent, en règle générale, y demeurer le plus longtemps possible, tant que leur santé le leur permet.
Derrière les murs, des vies se déroulent. Tant les bonheurs que les souffrances sont soustraits aux regards d’autrui. Ce sont des lieux de refuge, de convivialité, de partage, de solitude.
Certains vivent dans des appartements trop grands pour leurs besoins, d’autres n’ont d’autre choix que de demeurer dans un logement trop exigu faute de moyens financiers ou d’avoir trouvé chaussure à leur pied sur ce marché frappé par la pénurie.
Quelques rares personnes franchissent un pas de plus et optent pour un logement original. Elles deviennent des nomades sédentaires en s’installant dans une caravane au sein d’un camping, soit volontairement, peut-être pour éprouver un sentiment de liberté, soit en raison des contraintes matérielles auxquelles elles sont soumises.
Nombreux sont ceux qui rêvent de propriété, également souvent synonyme d’indépendance, rêve difficilement réalisable pour les personnes dont les revenus n’autorisent pas la constitution d’un bas de laine.

D’autres encore doivent déménager, quitter une région où ils ont passé de nombreuses années de leur existence, revendre une maison qu’ils ont contribué à ériger car les restructurations d’entreprises les placent face à une alternative qui en est rarement une: soit perdre leur emploi, soit accepter de devenir des migrants économiques et donc exercer leur activité professionnelle dans une succursale distante de nombreux kilomètres de leur lieu de domicile.
Certains enfin voient leurs lieux de vie se modifier par la suppression de leur poste de quartier, par le départ du dernier petit commerce, par la réduction de la cadence des horaires des trains.
Habiter est un besoin fondamental. Il est évident qu’aucune politique, qu’elle relève du domaine de l’urbanisme, de celui du droit du bail ou de celui de la promotion de l’accès à la propriété ne permettra de satisfaire les intérêts et besoins individuels de chacun. Il n’en demeure pas moins que des progrès peuvent être réalisés dans la perspective de la défense de l’intérêt général, notamment par la mise sur pied de bourses d’échange d’appartements, par l’intégration de homes de personnes âgées à proximité des lieux de vie, par le développement de parcs verts dans les villes, par une politique de promotion de la propriété accessible à toutes les couches sociales, par la réduction des nuisances dues à la croissante densité du trafic routier en privilégiant le développement des transports publics.
La défense des intérêts des locataires relève d’une vision globale des enjeux liés à la réforme de la société. L’ASLOCA participera à ces nouveaux débats, voire les suscitera. Et n’aura de cesse de contribuer à un mieux être des locataires.

Valérie Garbani

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