
n°183 - janvier 2008
On l’avait oubliée. Faible, elle ne faisait plus souci. Le rituel de la publication mensuelle de l’indice suisse des prix à la consommation (IPC) suscitait un sourire de satisfaction entendu des acteurs sociaux et économiques. tout à coup l’inflation est de retour.
La révision du droit du bail a placé l’inflation au centre du débat en Suisse. Vu le nouveau modèle de calcul des loyers, faut-il répercuter chaque année 100% de l’IPC, une partie seulement de celui-ci ou choisir un autre indice de calcul? Le débat politique est en cours. Les prises de position définitives des organisations comme des autorités tomberont en 008, voire plus tard.
Pourtant, en matière d’inflation et de taux hypothécaires, les certitudes ont tout à coup disparu. depuis près de vingt ans, l’inflation est «maîtrisée». Or une inquiétude est apparue. Quelles conséquences aura l’augmentation constante des coûts du pétrole et des matières premières? Apparemment, presque aucune. Étonnant! Contrairement aux années 1970 lorsqu’elle avait atteint 10% par année, l’inflation n’a pas subi d’accès de fièvre récemment. Les économistes affirment dès lors que l’inflation restera modeste. Si le pronostic est juste, c’est un bon point pour les locataires, les travailleurs et les consommateurs.
Mais depuis un certain temps, les médias rapportent que les banques centrales «anticipent une poussée inflationniste résultant de la croissance économique mondiale». Ainsi ces banques maintiennent au plus bas une inflation menaçant de flamber. Or, cette manœuvre a un prix: la hausse des taux d’intérêt. En 007 les taux dits «directeurs» fixés par les banques centrales sont remontés. Lentement, mais sûrement. Les banques commerciales ont suivi et augmenté les taux d’intérêt des créances hypothécaires.
Les conséquences sont diverses. en Suisse, les locataires se sont vu notifier les premières majorations de loyer. Tous les acteurs économiques prédisent une hausse rapide des taux directeurs. Les locataires n’ont qu’à bien se tenir. Avec le droit actuel, de nouvelles majorations de loyer pourraient tomber tout soudain. Ce serait insupportable.
En bref, les certitudes en la matière – sauf peut- être celle qu’en cas de montée de l’inflation, les taux hypothécaires augmentent – sont à mettre dans un tiroir. Les solutions pour améliorer le sort des locataires doivent être pragmatiques. C’est ce qui doit nous conduire dans les travaux en cours sur la révision du droit du bail.
Carlo Sommaruga
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