
n°184 - mars 2008
Mois après mois, au journal télévisé, nous assistons, médusés, à l’annonce du nouveau prix record du baril de pétrole. Il y a peu la barre des 110 dollars US a été franchie. Il y a moins d’un an, la presse n’osait évoquer que l’éventualité d’un franchissement de la barre psychologique d’un baril à 100 dollars US. Certes, la pénurie programmée de ce combustible n’est pas le seul facteur expliquant cette hausse spectaculaire du cours du brut. Mais les faits sont là. malgré une dépréciation du dollar par rapport au franc suisse qui modère l’augmentation du prix des combustibles en Suisse, la facture du fioul augmente sensiblement pour les ménages. il y a donc nécessité d’un engagement à tous les niveaux.
En premier lieu, individuellement. Car sans modifier nos comportements individuels, on ne pourra pas réduire la consommation de combustibles fossiles. Cela signifie par exemple baisser la température dans les pièces où elle est trop élevée. Ou demander à son bailleur de mieux régler la chaufferie centrale et l’interpeller sur des défauts à l’origine d’un gaspillage d’énergie. Mais aussi ne pas hésiter à relancer son bailleur en cas d’inaction et, s’il le faut, en menaçant de consigner le loyer.
En second lieu, collectivement au niveau l’ASLOCA. Depuis deux ans, les séminaires de notre association traitent en priorité de cette problématique essentielle. Un premier séminaire a porté sur les questions énergétiques globales comme sur la gestion et la rénovation des immeubles.
Un deuxième séminaire a porté sur l’épineuse question des défauts de la chose louée et sur les droits des locataires qui en découlent (voir page 13). Or, ces droits peuvent de manière évidente être mis en œuvre pour baisser la consommation énergétique.
Troisièmement, par des mesures publiques – qui tiennent compte de la réalité juridique et économique des locataires – de promotion des énergies renouvelables, d’introduction de normes de construction strictes en matière énergétique et de subvention des travaux d’assainissement énergétique. C’est ce que l’ASLOCA a soutenu lors de la dernière consultation sur l’affection partielle de la taxe CO2 à l’amélioration énergétique. Il est primordial que l’Etat libère des fonds pour que l’assainissement des immeubles existants ne soit pas exclusivement à la charge des locataires.
En matière énergétique, l’objectif global est certes de réduire les émissions CO2; mais pour les locataires, il s’agit surtout de contenir la facture qu’ils sont appelés à payer sous forme de charges accessoires. Ainsi, outre la révision du droit des loyers dont la consultation vient d’être lancée, la question énergétique est pour les locataires l’enjeu fondamental des années à venir.
Carlo Sommaruga
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