n°186

n°186 - septembre 2008

On aura rarement vu une conjonction de facteurs économiques aussi défavorables aux locataires.
Premièrement, une inflation quasi galopante touche les locataires à double titre. D’une part, il y a érosion du pouvoir d’achat et donc diminution du revenu réel disponible notamment pour payer son loyer; d’autre part, selon le droit en vigueur cette inflation peut être reportée à concurrence de 40% sur les loyers.
Deuxièmement, avec l’augmentation phénoménale du prix du pétrole, les factures des charges de chauffage et d’eau chaude prennent brutalement l’ascenseur. Certains locataires verront leur facture augmenter de plusieurs centaines de francs. Les soldes à payer seront très pénibles à supporter pour les ménages ayant déjà un budget serré.
Troisièmement, la pénurie de logements s’aggrave à nouveau. Les chiffres publiés le 1er septembre 2008 par l’Office fédéral de la statistique sont fort alarmants. Les centres urbains, là où vit la majorité de la population, en pâtissent directement. une fois encore, les locataires souffrent le plus vu le recul important des logements locatifs vacants.

Quatrièmement, l’entrée en force du taux hypothécaire unique de référence à 3,5% au 10 septembre 2008 va entraîner une nouvelle vague de majorations de loyer dans les cantons ayant aujourd’hui un taux hypothécaire inférieur, soit ceux de Genève (3%), Fribourg (3,25%) et berne (3,25%).
Face à cela, les locataires doivent impérativement faire valoir leurs droits. On ne le répétera jamais assez: toute contestation de loyer initial ou en cours de bail protège le locataire contre les résiliations et lui permet d’obtenir – lorsqu’il est bien conseillé, notamment en s’adressant à nos permanences juridiques – des économies importantes. il en va de même avec les décomptes de chauffage. Il faut demander le décompte détaillé de l’immeuble à la gérance.
Mais l’engagement de chaque locataire pour la défense de ses droits ne réduit en rien la responsabilité des politiques. C’est à eux de créer des conditions afin que les classes populaires et moyennes puissent disposer de logements en suffisance, d’immeubles économes en énergie et surtout, d’un système de fixation de loyer qui empêche l’envolée des loyers.

Carlo Sommaruga

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