n°187 - novembre 2008
La crise financière mondiale qui secoue la planète a mis à nu les mécanismes pervers du capitalisme financier: la création d’une richesse toute virtuelle par le truchement de manipulation massive des consommateurs.
il y a eu l’octroi en masse de crédits hypothécaires à des millions de personnes n’ayant pas les moyens de les rembourser en leur laissant croire que le rêve américain était à la portée de toutes les classes sociales. Il y a eu le discours arrogant des banquiers qui invitaient chacun à sortir ses économies du carnet d’épargne, devenu poussiéreux et ringard, pour les placer en bourse, seul vrai moyen d’atteindre le bonheur. il y a eu l’introduction progressive et presque imperceptible de la règle des bonus pour les dirigeants et les courtiers. Ces généraux et ces soldats de la finance ont transformé la richesse virtuelle en pièces sonnantes et billets palpables pour eux-mêmes.
Lorsque la machine s’est grippée, l’etat a été appelé à la rescousse pour sauver du naufrage le système bancaire. En Suisse, il verse 68 milliards de francs au guichet de la plus grande banque du pays. A terme, le contribuable passera à la caisse. C’est certain. Les contribuables des cantons dont la banque cantonale a vécu une débâcle financière en savent quelque chose. Plusieurs milliards de francs de prêts pourris ont été assumés par le budget public!
Du point de vue des locataires, il convient de relever que la BNS a baissé ses taux directeurs. La réduction de ces taux directeurs pratiqués par les banques devrait diminuer les taux hypothécaires entraînant rapidement une régression du taux hypothécaire unique de référence. Or, rien ne bouge.
Les banques maintiennent des écarts importants entre leurs taux hypothécaires et leurs taux de refinancement. Ce différentiel procure une marge bénéficiaire indécente pour les banques, encaissé sur le dos des locataires. il est temps que cela cesse.
une motion a été déposée au Conseil national. elle demande au Conseil fédéral d’intervenir auprès des banques pour qu’elles cessent de se refinancer sur le dos des locataires et des petits propriétaires. La motion doit être débattue lors de la session extraordinaire de décembre 2008.
Alors que le Conseil fédéral déclare à longueur d’année que les loyers sont trop chers, il serait incompréhensible pour le peuple des locataires que le gouvernement refuse d’intervenir auprès des banques et qu’il les laisse se faire plumer.
Carlo Sommaruga
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