n°189

n°189 - avril 2009

Les émissions de CO2 proviennent pour 40% du parc immobilier. Toutes les analyses – publiques ou privées – concordent. Ce sont environ 1,5 million de bâtiments, principalement construits entre 1950 et 1980, qui doivent être assainis énergétiquement.
Cet assainissement immobilier constitue un très grand potentiel de réduction de CO2. Il permettrait à la Suisse de mieux se placer aux regards des objectifs de Kyoto.
L’assainissement a également un énorme impact quant à la réduction de la dépendance en matière d’énergie fossile. En effet, les 1,5 million de bâtiments qui consomment entre 18 et 20 litres de mazout par m2 pourraient voir diminuer leur consommation à 6-7 litres par m2 en faisant des travaux de rénovation. Avec le standard Minergie, il serait même possible d’atteindre une consommation de 4 litres par m2.
Enfin, vu la tendance inexorable à la hausse du prix du pétrole, l’assainissement énergétique réduit la facture individuelle des charges de chauffage et eau chaude du locataire. L’assainissement des bâtiments participe donc aussi à long terme à la garantie du pouvoir d’achat des familles.
En Suisse, l’assainissement est d’une lenteur incroyable. Son taux ne dépasse pas 1% pour les immeubles d’habitation. Avec 3000projets par an soutenus par la Fondation climatique, il faudrait 500 ans pour rénover le parc immobilier helvétique!

Certes, lors du premier paquet conjoncturel, le Parlement a augmenté les crédits fédéraux pour l’assainissement de 14 à 100 millions de francs.Certes, avec le mécanisme du doublement obligatoire du
subventionnement par les cantons, ce sont 200 millions de francs qui sont à disposition. Il n’empêche, cela reste maigre.
Rudolph Strahm, ancien Monsieur Prix, évoquait récemment la nécessité d’investir en Suisse un milliard de francs de subventions pour couvrir 25% des investissements dans l’assainissement des immeubles et stimuler ainsi l’économie. Cela est toujours nettement moins que les 66 milliards de francs pour sauver UBS.
Après une bataille politique intense, le Parlement a décidé lors de sa dernière session – plus précisément le vendredi 20 mars 2009 – d’affecter 200 millions de francs de la taxe CO2 à l’assainissement. Cela correspond au total à 2 milliards sur 10 ans. Cela devrait générer 8 milliards de travaux.
Il n’y a plus qu’à lancer les chantiers!

Carlo Sommaruga

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