
n°191 - septembre 2009
«Cherche appartement calme avec vue». Le titre de la nouvelle brochure éditée par la Haute école de gestion de Genève m’a tout de suite faite penser à «Femmes au bord de la crise de nerfs», celui d’un des premiers films du réalisateur espagnol Pedro Almodóvar. Sans doute parce que je sais instinctivement qu’un tel souhait pourrait tout à fait aujourd’hui constituer la trame d’un film
tant cela suppose soumettre nos nerfs à rude épreuve.
Ce n’est pourtant pas pour en savoir plus sur ce sujet que je me suis plongée dans cette brochure. En effet, cette dernière révèle également les résulats d’une étude (lire page 6) qui m’ont particulièrement surprise. Il existe une discrimination résidentielle bien réelle dans notre pays et c’est la première fois qu’une équipe de spécialistes s’est penchée sur la question. En d’autres mots, à appartement similaire, loyer plus cher pour ceux qui ne possèdent pas un passeport rouge à croix blanche et qui sont considérés à faible niveau d’éducation.
Etonnant. D’autant que, toujours selon cette étude, un locataire suisse vivant dans un quartier à forte concentration étrangère payerait son appartement jusqu’à 20% moins cher que s’il avait élu domicile dans un autre quartier.
Quelle explication donner à cette réalité discriminatoire? Les bailleurs se sont-il donnés le mot? La discrimination s’est-elle installée au fil des années sans que personne ne s’en rende compte?
Une chose reste certaine, cette étude donne de la transparence à un marché qui a la mauvaise habitude d’évoluer dans des zones particulièrement obscures. Tant mieux.
Claire-Lise Genoud
Rédactrice en chef
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