n°257 - septembre 2022

La fable du concierge et de l’entreprise

C’est un curieux paradoxe: les régies consultées dans le cadre de ce dossier de Droit au logement indiquent défendre la profession de concierge. «Rien ne remplace
un concierge qui vit sur place», disent-elles. Dans le même temps, la proportion de concierges à demeure a baissé. Elle atteindrait aujourd’hui environ 50%, contre
encore 80% il y a une quinzaine d’années. Les nouvelles régies auraient tendance à passer directement à ce système, jugé plus simple. Or plus simple ne veut pas dire plus économique. Car les concierges d’immeuble jouent une large gamme de rôles. Ils et elles maintiennent la propreté des lieux, guident les entreprises et veillent d’une manière ou d’une autre sur le bien-vivre ensemble. Ils et elles sont à demeure en cas de coup dur. Ils et elles connaissent les locataires et sont susceptibles de donner un coup de main à une famille ou à une personne isolée. Durant le Covid-19, leur rôle a été crucial auprès des locataires esseulés. En bref, il faudrait maintenir ce système qui offre de nombreux avantages aux habitants de nos villes. Un premier pas a été fait avec la mise en ordre d’un système qui autrefois pouvait tenir du bricolage. Un concierge bénéficie d’un bail et il est un employé comme un autre. A Genève, une CCT a été établie, ce dont le syndicat SIT se réjouit. Cependant, le rôle de pivot social qu’assument de nombreux concierges est mis à mal par de la violence verbale et physique, dans une société stressée et anxieuse. De ce fait, les concierges ont besoin de bonnes conditions de travail, mais aussi d’un soutien des régies et de formations ad hoc. C’est tout à l’honneur de la Ville de Renens de proposer aux concierges et
aux régies des cours offrant des outils pour réguler les conflits dans des immeubles où la mixité culturelle pose parfois des défis.

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