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Grâce à un taux moyen des hypothèques descendu à 1.51%, les propriétaires payent cette année 16 milliards de francs en moins, en regard des intérêts qu’ils versaient en 2008. L’Association suisse des locataires (ASLOCA) invite les locataires à exiger la baisse à laquelle ils ont droit depuis la dernière modification de leur loyer, s’ils ne l’ont pas encore demandée.
L’Office fédéral du logement publie ce matin le taux hypothécaire de référence, qui demeure fixé à 1.5% depuis le 1er juin 2017. Ce taux était à 3.5% en 2008. Il est encore temps de demander la baisse de son loyer. Les locataires adressent leur requête au bailleur, en respectant le délai prévu par le contrat de bail. Ils sont alors protégés de mesures de rétorsion. Les sections de l’ASLOCA conseillent volontiers leurs membres, si la baisse accordée reste insuffisante.
Depuis 2008, les loyers auraient dû diminuer dans un volume de 7 milliards de francs, en raison des réductions successives du taux hypothécaire de référence. Dans les faits, ils ont à l’inverse augmenté de 2,5 milliards en Suisse. Ces montants appartiennent aux locataires et doivent donc leur revenir. Les propriétaires qui payaient ainsi 30 milliards d’intérêts il y a dix ans en ont versé à peine 14 milliards en 2017. Les loyers ont poursuivi leur hausse durant la même période. Au regard du droit du bail, c’est un gigantesque détournement de fonds au détriment des locataires. Il faut oser demander par écrit la diminution de son loyer pour l’obtenir - alors que les bailleurs n’attendraient guère pour élever les prix locatifs, si le taux de référence remontait.
Ecrire à son bailleur en vaut la peine : un loyer net de 1500 francs par exemple, inchangé depuis mai 2015 (taux à 2% encore), autorise une réduction du prix mensuel de 84 francs, soit plus de 1000 francs par an. La baisse peut être bien plus importante, si le loyer n’a pas changé depuis plusieurs années. Sur le site www.asloca.ch/calculateur-de-loyer les locataires peuvent connaître le loyer tel qu’il résulte de la baisse du taux, en fonction de son montant actuel et de la date de sa dernière modification.