Body
Le choix du 20 octobre sera déterminant pour l’ASLOCA. En effet, un Parlement à majorité libérale pourrait amener des changements importants en défaveur des locataires.
Il y a quatre ans, les forces sociales, allant des syndicats aux associations de retraité(e)s en passant par l’ASLOCA et les organisations de femmes, appelaient à une mobilisation électorale pour soutenir les partis favorables à des politiques sociales en matière de retraites, de travail, de logement et promouvant l’égalité femmes et hommes, notamment en matière salariale. Etonnamment, le résultat électoral fut d’une déception certaine. C’est une majorité parlementaire UDC-PLR au Conseil national qui sortit des urnes. Dans la foulée, le Conseil fédéral se recomposait et entamait la nouvelle législature 2015 – 2019 également avec une majorité UDC-PLR. L’UDC vaudois Guy Parmelin occupant la place laissée vacante par la Grisonne PBD Eveline Widmer-Schlumpf et rejoignant ainsi l’UDC Ueli Maurer et les deux PLR Didier Burkhalter et Johann Schneider -Ammann.
Changements au détriment des locataires
Immédiatement, cette majorité voulut imposer une vision libérale en matière fiscale, économique et sociale. Dans le domaine du logement, la législature qui s’achève fut l’une des pires. En effet, les élus issus des rangs des milieux immobiliers se précipitèrent à l’assaut du droit du bail. Il fallait s’y attendre, puisque, à la fin de la législature précédente, des propositions de réforme du droit du bail issues du lobby immobilier échouaient à quelques voix près. C’est donc une rafale d’initiatives parlementaires – dont nous avons abondamment parlé ici – qui furent déposées. Favorisation du loyer du marché, facilitation du calcul du loyer du marché, accroissement du rendement pour les bailleurs, réduction du droit de contester les loyers abusifs, tout y passait. Aucune pudeur, aucune volonté de préserver la cohésion sociale et de protéger le budget des ménages déjà fortement entamé par des loyers élevés. En Commission des affaires juridiques, la majorité UDC-PLR, aidée pour l’occasion par le PDC, entrait en matière sur toutes les initiatives. La machine parlementaire semblait s’emballer afin de permettre un accroissement des rendements pour les investisseurs au détriment des locataires.
Ralentissement grâce à l’ASLOCA
L’action de l’ASLOCA Suisse a été remarquable. Elle a permis de ralentir les procédures parlementaires, ce qui fait qu’à ce stade les initiatives sont toujours en discussion en commission et qu’aucune proposition concrète n’a été votée par les chambres fédérales. Mais il ne fait pas de doute que, si la majorité parlementaire actuelle est reconduite lors des élections du 20 octobre, le droit du bail sera amputé d’éléments importants permettant une augmentation massive des rendements et donc des nouveaux et anciens loyers.
C’est la majorité automatique de quatre UDC-PLR sur sept au Conseil fédéral qui a été également déterminante dans le rejet de notre initiative
«Davantage de logements abordables» et dans la proposition de lier la subvention indirecte au logement d’utilité publique au rejet de notre initiative. Le conseiller fédéral PLR bernois
Johann Schneider-Ammann est clairement sorti du mandat constitutionnel en faveur du logement d’utilité publique. Notre réponse sera le vote sur notre initiative dans les urnes. Un changement de majorité le 20 octobre donnera le ton pour notre campagne et renforcera les chances de succès de notre initiative.
Renforcer la défense des locataires à Berne
En résumé, la majorité actuelle n’est pas favorable aux locataires. Il est donc urgent de la renverser et de favoriser l’émergence d’une nouvelle majorité qui mette au centre des préoccupations la cohésion sociale du pays et la dignité de chacune et de chacun, notamment en assurant la possibilité pour chaque ménage de disposer d’un logement compatible avec ses ressources. Il y a nombre de candidats soutenus par l’ASLOCA qui se présentent dans les cantons. C’est l’occasion de renforcer notre présence au sein du Conseil national et du Conseil des Etats. Une bonne équipe de parlementaires issus de nos rangs renforce le travail de défense des locataires en commission.
Alors, contrairement à il y a quatre ans, il faut convaincre un maximum de citoyennes et citoyens de voter afin de renverser la majorité. Les intérêts des locataires sont en jeu.
Cela dépend aussi de vous!
Carlo Sommaruga
Président ASLOCA Suisse