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L’ASLOCA dénonce la décision du Conseil fédéral de réduire l’Office fédéral du
logement à la portion congrue. Le gouvernement rétrograde, malgré le mandat
constitutionnel et la nécessité avérée de mettre à disposition des habitations à
loyer modéré, surtout dans les agglomérations. Examinée par le Parlement cette
année encore, l’initiative «Davantage de logements abordables» ouvre une autre
voie.
En décidant de réduire fortement l’Office fédéral du logement (OFL), le Conseil fédéral
fait entièrement fausse route. L’Office a déjà subi des réductions importantes. Si 48
personnes occupaient 41,7 postes de travail en 2012, 40 personnes se partagent encore
34,9 postes aujourd’hui. Pour l’Association suisse des locataires (ASLOCA), la réduction
prévue de 30% à 25 postes est incompréhensible et critiquée avec vigueur.
« (La Confédération) encourage en particulier l'acquisition et l'équipement de terrains en
vue de la construction de logements, la rationalisation de la construction, l'abaissement
de son coût et l'abaissement du coût du logement. » précise la Constitution fédérale (art.
108 al. 2). L’OFL est un office spécialisé qui assure différentes tâches, définies par la loi,
telles que le droit du bail, l’encouragement de la mise à disposition de logements, la
promotion d’appartements à loyer modéré ou la recherche sur les questions d’habitation.
Au vu des problèmes actuels sur le marché locatif, s’acquitter de ces tâches est plus
nécessaire que jamais.
Des pays comme la France ou l’Allemagne ont lancé récemment des programmes
d’action publics en faveur du logement, pour répondre à la demande en agglomérations.
La décision du gouvernement suisse surprend d’autant plus que l’Université de St-Gall –
dans une étude commandée par la Confédération – a conclu à l’inverse, en
recommandant une valorisation de l’OFL et un profil nouveau dans le sens d’un «centre
de compétences pour l’habitat, l’immobilier, le développement urbain». La décision du
Conseil fédéral contrevient ainsi aux avis d’experts externes. Elle est à rebours des
besoins en faveur de loyers abordables : en zones urbaines, familles, jeunes et
personnes âgées peinent aujourd’hui toujours à trouver des appartements bon marché.
Présentée comme une mesure d’économie, cette réorganisation est une claque adressée
à la majorité locataire en Suisse, en un temps d’excédents par milliards de la
Confédération. Rectifier cette politique et changer la donne, c’est ce que réclame
l’initiative «Davantage de logements abordables», qui sera traitée par le Parlement cette
année encore. Le Conseil national en discutera en septembre. L’initiative populaire vise à renforcer la mise à disposition d’habitations à loyer modéré et à améliorer l’action de la Confédération et des cantons sur le marché locatif.