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Le Conseil fédéral entend soumettre au Parlement un nouveau crédit-cadre pour alimenter le fonds de roulement. Cela permettra de continuer à n’encourager que modestement la construction de logements. Ce crédit-cadre ne donne cependant aucune réponse aux fortes hausses de loyers à la relocation, aux rendements exagérés ainsi qu’aux pertes d’habitations abordables. Si les appartements sont plus nombreux sur le marché, les loyers accessibles restent rares.
L’Association suisse des locataires (ASLOCA) soutient la volonté du Conseil fédéral d’ouvrir un nouveau crédit-cadre en faveur du fonds de roulement pour des logements d’utilité publique. La réalimentation du fonds reste toutefois insuffisante et n’assure que la poursuite minimale de l’aide actuelle. Il faut au contraire étendre cette dernière substantiellement, afin que villes et communes puissent atteindre leurs buts et favoriser la mise à disposition d’appartements à loyer modéré.
Les locataires attendent de la Confédération une politique d’habitation active et des mesures comme celles que propose l’initiative Davantage de logements abordables. Car les loyers continuent insolemment d’augmenter aux changements de locataires, les profits poursuivent leur hausse - grâce à des baisses juteuses des taux hypothécaires conservées par les bailleurs - tandis qu’en ville des familles ou des isolés ne trouvent pas de toits à prix accessible. C’est en encourageant les logements de coopératives, de fondations ou de communes qu’il est possible de soustraire l’habitat aux rendements voire à la spéculation, afin que des millions de locataires ne dépensent vraiment trop pour un bien existentiel.
On évoque aujourd’hui souvent une détente du marché. La ville de Zurich a toutefois signalé récemment quels logements ne sont pas loués. Alors qu’un trois-pièces coûte 1’400 francs par mois en moyenne à Zurich, la location d’un même trois-pièces vacant atteint près de 2’600 francs mensuels. Si les appartements mis sur le marché sont plus nombreux, ceux qui ont un loyer abordable restent rares.
Le Conseil fédéral avait mis en consultation par ailleurs la malheureuse condition du retrait ou du refus de l’initiative logements pour mettre en vigueur le crédit-cadre. Si l’initiative populaire était approuvée, l’argent ne serait donc pas libéré. L’ASLOCA appelle le Conseil fédéral et les Chambres à renoncer à ce chantage. Le gouvernement mettrait ainsi sous pression les parlementaires puis les citoyennes et citoyens lors de la votation.