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Les délégués de l’Association suisse des locataires (ASLOCA) ont adopté une résolution appelant Parlement et Conseil fédéral à stopper le démantèlement du droit du bail. Le lobby des bailleurs a déposé en effet plusieurs propositions pour imposer les loyers du marché, légaliser des rendements aujourd’hui abusifs et restreindre la contestation du loyer à disposition des locataires. Les effets en seraient désastreux, dans les agglomérations en particulier, et la spirale des loyers se poursuivrait de plus belle.
Le lobby des bailleurs tente de démonter la protection des locataires par un flux quasi continu d’interventions parlementaires. Il veut généraliser les loyers du marché, réduire le droit de contester des loyers initiaux, serrer la vis à la sous-location et bénéficier en plus d’allégements dans la loi. Il cherche surtout à autoriser des rendements bien plus élevés sur le dos des locataires. Ces revendications immobilières menacent gravement la protection instaurée. Une fois acceptées, les loyers excessifs se multiplieraient dans les agglomérations, et les locataires seraient privés de tout moyen de défense.
Réunis en Assemblée générale de l’ASLOCA Suisse aujourd’hui à Bienne, les délégués ont appelé le Conseil fédéral et le Parlement à préserver la paix du logement ; il appartient aux autorités de faire barrage à cette offensive contre la majorité locataire du pays. Si nécessaire, l’ASLOCA est prête à lancer un référendum contre des décisions clairement hostiles.
Les dépenses d’habitation pèsent déjà trop lourdement dans le budget des ménages en Suisse. Les personnes obligées de déménager doivent s’accommoder de nouveaux loyers qui ont bondi. En dépit de constructions nombreuses, se loger coûte aujourd’hui 50 % plus cher qu’en 2000. Dans ces conditions, abolir ou affaiblir la protection des locataires serait socialement irresponsable et fatal pour l’économie nationale.