Body
Plus fortes et plus forts ensemble
« Héritiers de cent ans d’engagement - en appui des locataires comme au plan politique – nous renforçons notre action. » souligne Balthasar Glättli, vice-président de l’Association suisse des locataires (ASLOCA). Familles et individus s’affilient d’ailleurs plus nombreux depuis des années, rejoignant 215'000 membres dans 22 sections.
A l’initiative de l’association genevoise s’est tenu à Bienne le premier congrès national des locataires le dimanche 31 janvier 1915. C’est l’événement que l’ASLOCA marque bientôt par une soirée du centenaire, célébrée avec le conseiller fédéral Alain Berset, dans la cité ouvrière des origines.
« A rebours du bon sens, la Confédération continue à rejeter sur les cantons et les communes la conduite d’une politique du logement. » a observé Balthasar Glättli, en se référant au rapport présenté par le Conseil fédéral le 17 décembre dernier. Le conseiller national regrette l’inaction gouvernementale face à la pénurie et des loyers qui grimpent malgré les taux planchers. Il a rappelé que les autorités fédérales elles-mêmes avaient su instaurer dans notre pays un contrôle puis une surveillance des loyers, dès 1917 et durant un demi-siècle.
Le vice-président suisse a toutefois aussi relevé l’importance de l’ASLOCA pour conseiller et mieux protéger les locataires. « A l’année, des dizaines de milliers de ménages se font conseiller, obtiennent une aide juridique ou peuvent compter sur des professionnels. » a encore constaté Balthasar Glättli. L’aide individuelle est appréciée : le nombre des membres de l‘ASLOCA augmente chaque année dans le pays.
L’historien Ralph Hug a mis en évidence quelques pans d’une histoire méconnue. Les premières associations de locataires ont émergé en 1891 déjà à Bâle ou Zurich. Des grèves des loyers ont troublé Zurich en 1932 et Genève en 1977 par exemple. Sans assurer une protection suffisante, l’actuel droit du bail date de 1990 et limite les abus les plus criants, endurés par la partie faible au contrat pendant des décennies.
Vétérane lucernoise, Sophie Marty, et Adrien Bavaud, fondateur de la section de Vevey, ont illustré les combats qu’ils ont conduits en pionniers, aux côtés des plus concernés, pour le droit à se loger décemment.
Renseignements supplémentaires : Balthasar Glättli, vice-président, 076 334 33 66, Ralph Hug, historien, 079 628 18 86, Sophie Marty 079 387 59 09, Adrien Bavaud 078 868 50 66, Pierre Zwahlen, SG adjoint 079 615 44 33
Balthasar Glättli, vice-président de l’Association suisse des locataires
100 années d’engagement pour les locataires
L’Association suisse des locataires (ASLOCA) s’engage depuis cent ans déjà au plan suisse. Le premier congrès national des locataires s’est en effet tenu à Bienne le dimanche 31 janvier 1915. Auteur et historien, Ralph Hug expliquera tout à l’heure des pages d’’histoire des associations de locataires. Vous aurez aujourd’hui aussi la faculté d’entendre des actions vécues avec leurs échecs et leurs succès grâce à Sophie Marty, première accompagnatrice de l’ASLOCA lors de constats des lieux à Lucerne, et Adrien Bavaud, fondateur de la section veveysanne. Ces deux pionniers montrent en exemples tant les services aux membres que les actions de l’ASLOCA à l’attention des collectivités publiques.
L’ASLOCA n’est pas seulement une fédération suisse fêtant ses cent ans, c’est aussi un mouvement qui compte plus de 215'000 membres, organisés en 21 sections. Elle est présente dans tout le pays. Les plus grandes sections comme Genève, Vaud ou Zurich sont des PME avec de nombreux employés, qui délivrent une large palette de services. Ce n’est pas un hasard de voir collaborer des personnes issues de Suisse romande, italienne et alémanique dans l’organisation au plan national. Il y a quatre ans, nous avons adapté notre structure et constitué une organisation suisse unique, à partir des trois faîtières en coordination dans chacune des régions linguistiques. Tandis que les prestations aux locataires restent fournies par les sections, le travail et l’action sur les sujets fédéraux est entreprise par l’ASLOCA Suisse, pour assurer la meilleure considération des droits des locataires, qui forment la grande majorité de notre pays.
Permettez-moi encore quelques mots sur la situation actuelle du logement, avant que nous parlions de notre histoire :
- Le Conseil fédéral a achevé en septembre 2014 la consultation sur la formule officielle et annoncé un message en avril prochain. Cette formule officielle rendra transparent le loyer précédent lors des changements de locataires.
- Le 17 décembre dernier, le gouvernement a discuté d’un rapport comportant des recommandations. Ce rapport résultait du dialogue que les villes, les cantons ont entamé avec la Confédération autour du logement. Les recommandations demeurent malheureusement beaucoup trop modestes dans leur ensemble. Il est singulièrement dérangeant que la Confédération n’assure pas une responsabilité plus forte en politique du logement et qu’elle laisse aux cantons et aux villes la mise en oeuvre de mesures efficaces.
- Le Conseil fédéral n’introduira pas davantage un droit de préemption des communes. Il n’a rien dit des terrains appartenant aux Chemins de fer fédéraux. Ces aires se trouvent souvent près des gares et proches des centres villes. Elles se situent dans des régions souffrant de la pénurie de logements. Il s’agit de biensfonds acquis pour un objectif d’utilité publique. S’ils ne sont plus nécessaires au rail, ils doivent être mis à disposition pour y construire des logements à loyer modéré aussi. Le gouvernement se prononcera tout prochainement sur les buts stratégiques des CFF 2015-2018. Il doit renoncer à contraindre le secteur immobilier des CFF aux rendements usuels de cette branche économique. Nous avons écrit cet automne à Madame Doris Leuthard, conseillère fédérale, et avons souligné à nouveau notre demande par le dépôt d’une pétition il y a huit jours.