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A Berne le 18 mars 2016, l'ASLO CA réunit des responsables communaux et cantonaux en charge du logement, des cadres de coopératives d'habitation et d'associations de locataires. Dialogue prometteur.  Lancée par l'ASLOCA et ses partenaires en juin 2015 pour sortir la Confédération de sa léthargie face à la pénurie de logements accessibles à tout le monde, l'initiative «Davantage de logements abordables» compte déjà 65 000 signatures. Magnifique. Afin d'aborder cette question fondamentale et d'imaginer des solutions réalistes, l'ASLOCA a mis sur pied le colloque «Ensemble pour des habitations abordables», qui aura lieu le vendredi 18 mars 2016 à Berne. Responsables communaux et cantonaux en charge du logement, cadres de coopératives d'habitation, ils sont nombreux à avoir déjà répondu présent pour débattre avec les responsables de l'ASLOCA. D'horizons différents Les conférenciers, dont Michel Bürgisser, de Genève, Sarah Grossenbacher, de Lucerne, Andreas Hofer, de Zurich, Philippe de Diesbach et Grégoire Junod, tous deux de Lausanne, viennent d'horizons socio-politiques différents, mais ils ont tous fait preuve de pratiques novatrices en faveur du logement. Colloque «Ensemble pour des habitations abordables» Vendredi 18 mars 2016, de 13 h à 17 h Hôtel-Restaurant Jardin, Militärstrasse 38, à Berne Traduction simultanée allemand-français Participation gratuite mais inscription nécessaire jusqu'au 8 mars 2016 auprès de: pierre.zwahlen@smv-asloca-asi.ch Lausanne: du discours à l'action Pour Grégoire Junod, conseiller municipal lausannois et directeur du logement et de la sécurité publique, l'accélération des projets dans la capitale vaudoise repose sur une véritable volonté politique. Il sera l'un des conférenciers du colloque du 18 mars 2016. Interview. Vous affirmez que Lausanne construit actuellement un appartement sur deux en ville, d'où lui viennent tous ces terrains?  Au milieu des années 2000, Lausanne s'est lancée dans un travail de recensement des terrains vierges susceptibles d'accueillir de nouveaux logements. Cela a débouché sur le lancement d'un programme de construction ambitieux, intitulé «3000 nouveaux logements». L'essentiel des réserves constructibles se situait alors sur des parcelles propriété de la commune ou d'autres acteurs publics, un atout indéniable pour conduire une politique du logement. Qu’est-ce qui a permis à la Ville de Lausanne d’accélérer le mouvement en matière de construction de nouveaux logements? Une volonté politique qui s'est notamment concrétisée avec la création de la Société immobilière lausannoise pour le logement (SILL), société 100% propriété de la Ville. La SILL s'est rapidement imposée comme un acteur important et très dynamique. En deux mots, quelle est aujourd'hui votre politique pour demain en matière de logements à Lausanne? Notre politique du logement repose sur trois piliers. D'abord la construction de logements, qui va se poursuivre à un rythme élevé, notamment avec la réalisation prochaine de l'écoquartier des P P laines-du-Loup. Dans ce cadre nous mettons l'accent sur la mixité sociale et générationnelle pour offrir des logements accessibles à tous. Le quartier comptera 30% de logements subventionnés et 40% de logements à prix coûtant et contrôlé. Le dernier tiers sera pour le marché libre ou la PP PP PP E. Le deuxième axe concerne la politique d'acquisition d'immeubles, où Lausanne est active pour préserver des logements à loyer abordable et éviter que des immeubles ne tombent dans le marché spéculatif. Et enfin le dernier volet a trait à la protection des locataires. Je suis soucieux d'une application stricte de la loi lors des rénovations d'immeubles pour protéger les locataires contre les loyers abusifs. Quels conseils donneriez-vous pour que d'autres villes suivent votre exemple?  S'impliquer pour construire des logements abordables, soutenir les coopératives et le logement d'utilité publique. C'est essentiel, particulièrement dans le canton de Vaud, où tout ou presque repose sur la volonté des communes. La droite vient d'ailleurs de torpiller au Grand Conseil un projet de nouvelle loi qui devait donner de nouvelles compétences et de nouveaux outils aux collectivités publiques. Nous étions pourtant tout proches d'un compromis, mais la pression des milieux immobiliers a une nouvelle fois fait échouer toute avancée au Grand Conseil sur ce sujet. Souhaitez-vous ajouter quelque chose pour les lecteurs de «Droit au logement»?  L'ASLOCA est un acteur central et un partenaire important pour la défense des locataires bien sûr, mais aussi pour faire évoluer la politique du logement. L'initiative fédérale pour des logements abordables, qui est en cours de récolte de signatures, nous donnerait des outils très utiles au niveau local pour augmenter la part de logements d'utilité publique. Programme
  • 13.00: Accueil des participantes et participants
  • 13.30: Ouverture et salutations Marina Carobbio, présidente ASLOCA
  • 13.40: De vrais outils d'aménagement pour les collectivités publiques Michel Bürgisser, directeur de l'office du logement et de la planification foncière, canton de Genève
  • 13.55: Encouragement du logement d'utilité publique- défis communaux Sarah Grossenbacher, cheffe de projet, ville de Lucerne
  • 14.10: Solutions avec les communes pour des appartements à prix coûtant Philippe Diesbach, président de la coopérative Cité Derrière, Vaud
  • 14.25: La politique du logement à l'exemple d'une plus petite commune Peter Sommer, président de la coopérative Wohnpark Wynigen, député au Grand conseil du canton de Berne
  • 14.40: Habiter mieux. Des quartiers durables, des habitations abordables Andreas Hofer, architecte, directeur des constructions, coopérative. Mehr als Wohnen, Zurich
  • 14.55: Quand la commune construit un appartement sur deux en ville. Grégoire Junod, conseiller municipal chargé du logement, Lausanne
  • 15.10: Questions et discussion
  • 15.30: Pause-café
  • 15.45: Table ronde Avec les intervenants précédents, animée par Carlo Sommaruga, vice-président ASLOCA
  • 16.45: Des logements abordables au plan communal Propos conclu sifs par Balthasar Glattli, vice- président ASLOCA
  • 17.00: Clôture
Michel Bürgisser  Le canton de Genève s'est doté d'outils d'aménagement du territoire favorables à la mise à disposition de logements. Les autorités en usent avec modération. Parmi ces instruments, il y a le droit de préemption qui facilite l'accès aux terrains de maîtres d'ouvrage d'utilité publique. Cet accès implique un contrôle du financement et du subventionnement. Mais construire implique des résistances multiples. Sarah Grossenbacher  En juin 2012, les citoyennes et citoyens ont approuvé une initiative qui encourage la mise à disposition de logements d'utilité publique en ville de Lucerne. Pour mettre en oeuvre l'initiative, la commune a approché les coopératives et a poussé l'urbanisation, afin d'atteindre l'augmentation visée de la part d'habitations d'utilité publique. Peter Sommer  Dans le cadre d'une étude encouragée par le canton, la coopérative Wohnpark Riedtwilstrasse démontre qu'une trentaine d'appartements peuvent être construits sans barrières architecturales et aux normes Minergie au coeur du village de Wynigen (BE). Les loyers y sont modérés à long terme. En 2011, la commune a approuvé en votation l'achat du bien -fonds et l'attribution des droits de construire. Tant un large soutien à la coopérative que des contributions versées par deux communes et Coopératives d'habitation Suisse ont permis la réalisation. Andreas Hofer  Issue elle-même des coopératives de construction zurichoises, Mehr als wohnen propose des solutions durables à l'habitat d'aujourd'hui. Plateforme d'innovations, la coopérative approche des modèles conviviaux de ce temps. L'architecture y favorise la vie communautaire et vise la société à 2'000 watts. Le choix des matériaux, le parcage réduit, une construction meilleur marché sur le long terme assurent aussi la mixité et la participation des concernés, dès la conception des projets. Philippe Diesbach  En édifiant 1'500 logements en vingt ans, la coopérative Cité Derrière paraît dynamique en terre vaudoise. Elle allie plus-value sociale et atouts écologiques. En préservant la qualité des appartements tout en réduisant les coûts, elle vise la diversité sociale et culture lle des générations différentes sur place. A la campagne aussi, les communes sont plus nombreuses à mettre des terrains à sa disposition. Grégoire Junod  La ville de Lausanne entend influer sur le marché du logement. Grand propriétaire foncier, elle accroît ses moyens pour construire sur ses parcelles. Un éco-quartier de 3'000 habitations va fleurir sur les hauts de la ville. Aujourd'hui déjà, plus de la moitié des logements en chantier relève de projets initiés par la commune: subventionnés, coopératifs ou à loyer contrôlé pour la classe moyenne aussi. En quatre ans, la ville a mis plus de 2'200 appartements en chantier. Marina Carobbio, Balthasar Glattli, Carlo Sommaruga  Les membres de la Présidence de l'Association suisse des locataires (ASLOCA) s'impliquent pour construire davantage de logements abordables. Avec Coopératives d'habitation Suisse (faîtière de plus de mille maîtres d'ouvrage d'utilité publique), des syndicats et partis, l'ASLOCA a lancé une initiative populaire qui permettra d'augmenter largement les logements à loyer modéré et d'utilité publique dans le pays. Claire-Lise Genoud, Rédactrice en chef, Droit au logement 
5 février 2016
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