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Les statistiques impressionnent : alors que les propriétaires versent moins chaque année pour leur habitation, les dépenses des locataires restent à très haut niveau pour se loger. En moyenne, les locataires y consacrent 18% de leurs revenus, tandis que les propriétaires n’y affectent que 10% encore. En chiffres absolus aussi, les locataires paient bien davantage que les propriétaires, qui profitent directement des taux bas. Image retirée. Source : relevés du budget des ménages 2006 à 2014 La vision macroéconomique de ce détournement monétaire a des conséquences sur tout locataire. Les taux d’intérêts bas auraient dû conduire à ce qu’un ménage moyen paie quelque 275 francs de moins de loyer mensuel. A l’année, cela représente la coquette somme de 3'300 francs minimum. Cette note salée comprime le budget des ménages. Ces montants manquent à la consommation, à l’épargne ou aux possibilités de se perfectionner en Suisse. Image retirée. Sources : relevé de la structure des loyers, taux de référence En vue de leur retraite particulièrement, les locataires sont obérés, et cela à plusieurs titres : ils doivent compter avec des baisses de rentes, n’obtiennent plus guère d’intérêts sur leurs épargnes ou leur 3e pilier et, de surcroît, financent par leurs loyers les caisses de pension pour l’ensemble des assurés. Qui est propriétaire de son logement bénéficie de frais hypothécaires divisés par deux au moins et peut investir l’argent non dû pour sa prévoyance vieillesse. Selon l’étude de Jan Mischke du Mc Kinsey Global Institute à Zurich, 500'000 ménages doivent en Suisse économiser sur les dépenses pour se soigner ou se vêtir, afin qu’ils puissent payer les coûts de leur habitation. L’auteur prévoyait déjà en 2014 que cette part des ménages s’amplifierait, puisqu’on construit certes davantage dans le pays mais qu’en parallèle diminue la proportion des logements à loyer modéré. Une recherche de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) et de l’Office fédéral du logement (OFL) met aussi en évidence que des ménages à petits revenus souffrent des frais conséquents pour disposer d’un toit. Le rapport conclut d’ailleurs que 82% des ménages touchés par la pauvreté habitent un appartement trop cher, puisque leurs coûts d’habitation excèdent 30% de leurs revenus bruts. Nous constatons également que des gens disposant de peu de moyens ont dû dépenser ces dernières années une part restée égale du revenu pour se loger. Les ménages, qui doivent vivre avec moins de 5000 francs par mois, payent plus de 30% de leur budget à cette fin. Ces chiffres démontrent qu’il y a bien trop peu de logements abordables. Image retirée. Source : relevés du budget des ménages 2006 à 2014 De nombreuses familles souffrent actuellement de primes maladie élevées, de taxes qui augmentent et de prestations réduites, en raison de programmes d’économies cantonaux ou communaux. Il est d’autant plus important pour elles de réduire les loyers. Par le postulat «Baisse du taux de référence. Qu’elle profite aux locataires !» j’ai demandé au Conseil fédéral d’indiquer par quelles mesures il entend améliorer la répercussion du taux de référence sur les loyers. Le gouvernement ne veut malheureusement rien savoir. Mais le Conseil national a l’occasion durant cette session de transmettre le postulat et d’accroître la pression sur un sujet d’une actualité majeure.
1 juin 2017
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