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L’assemblée nationale 2017 de l’ASLOCA a notamment adopté une résolution contre CCle démantèlement de la protection des locataires.
C'est près d’une centaine de délégués qui ont convergé de toute la Suisse à notre assemblée annuelle le 18 novembre dernier. Non pas à Berne comme les années passées, mais à Bienne. Dans les locaux mêmes où en janvier 2015 nous fêtions les 100 ans de la naissance du mouvement des locataires. Toutefois, l’ambiance cette fois n’était pas à la fête, mais studieuse, préoccupée et concentrée sur la nécessaire prochaine mobilisation.
Une présentation du secrétaire général, disponible pour ceux qui la désirent, a montré comment d’une part la détente du marché dont se fait l’écho ces derniers mois la presse reste illusoire pour la majorité des locataires. Les chiffres montrent, d’une part, que dans les villes et agglomérations, là où vit la majorité des locataires, la pénurie de logements et singulièrement de logements à loyer abordable est toujours présente et, d’autre part, que les rendements sur les immeubles locatifs annoncés par les investisseurs restent fixés à des taux élevés, bien en dessus de la limite légale.
Les délégués ont pris connaissance avec préoccupation du détail des attaques au Parlement depuis le début de la législature, mais surtout des trois dernières initiatives parlementaires déposées, qui visent rien de moins que d’abandonner le loyer fondé sur les coûts pour privilégier le loyer fondé sur le marché. Celle de Hans Egloff, UDC zurichois, visant à faciliter l’usage de la méthode des loyers comparatifs du quartier ou de la localité, celle d’Olivier Feller, PLR vaudois, visant à augmenter le taux de rendement admissible et celle de Daniel Faessler, PDC appenzellois, en faveur des loyers du marché.
Par une résolution (ci-contre), les délégués ont clairement indiqué que tout démantèlement du droit du bail fera l’objet d’un référendum de l’ASLOCA. Mais ils ont surtout appelé le Conseil fédéral et le Parlement à œuvrer pour la paix du logement et la justice des locataires. Notre vice-président Balthasar Glättli a, quant à lui, présenté les résultats intermédiaires de notre groupe de travail campagnes politiques en relation avec l’initiative populaire «Davantage de logements abordables», les futurs référendums contre les révisions scandaleuses du droit du bail que le Parlement pourrait produire et l’action envers les parlementaires. Compte tenu de ces échéances politiques, il a été souligné l’importance de disposer de moyens financiers pour mener les diverses campagnes. Au-delà du trésor de guerre que l’ASLOCA Suisse constitue progressivement, vu les coûts des campagnes politiques, il a été rappelé aux sections de l’ASLOCA l’engagement qu’elles avaient pris l’année passée de provisionner dans leurs comptes les frais de campagnes futures.
Un point encore a été abordé avec les délégués. Celui du développement associatif de l’ASLOCA Suisse. La consultation interne a montré la volonté de renforcer progressivement les structures, mais sans rythme effréné. C’est ainsi que déjà en 2018 il y aura mise en place de rencontres d’échange entre responsables de sections et de séminaires thématiques. L’amélioration de la capacité de communiquer au niveau Internet et réseaux sociaux de toutes les régions linguistiques est aussi souhaitée. Cela est en lien avec la capacité de mobiliser autour de nos actions et surtout de nos campagnes. En résumé, l’AG 2017 s’est inscrite dans le processus de mise en ordre de bataille et de mobilisation de l’ASLOCA. Que les adversaires des locataires se le tiennent pour dit!
Carlo Sommaruga
Président de l'ASLOCA Suisse