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Qu’elle soit froide ou chaude, la lumière ne sert pas seulement à éclairer un lieu, elle influence aussi les rythmes biologiques.

Les lumières artificielles ne remplaceront jamais la lumière naturelle du soleil, mais elles peuvent s’en rapprocher. Depuis que la Suisse, comme l’Europe d’ailleurs, a cherché à faire des économies sur sa consommation électrique en supprimant les lampes à incandescence (DAL n° 207, novembre 2012), le choix de nos éclairages s’est passablement élargi. A chacun de trouver les plus adaptés à son mode de vie. On apprend dans le livre «Lumières du futur»  que les Japonais apprécient les lumières froides qui rendent les objets blancs encore plus blancs tout en illuminant les pièces de manière «brillante et uniforme». Dans les années 1980, le lancement des tubes fluorescents, appelés aussi néons, a ainsi connu un grand succès, y compris dans les logements privés. Rien de tel dans nos contrées occidentales, où la tendance se maintient dans les lumières chaudes, créatrices d’atmosphères chaleureuses. et c’est peut-être pas si mal.

Impact des LED sur nos vies

L’arrivée des LED ( light-emitting diode, en français «diode électroluminescente» ) a failli «minimiser l’impact de la qualité des lumières sur nos vies» , souligne Libero Zuppiroli, physicien, professeur à l’EPFL. D’autant qu’au début de leur apparition dans nos magasins on ne trouvait que des LED à lumière froide. Heureusement la technique évolue et l’offre de ces lumières à faible consommation énergétique s’est diversifiée.

Évaluation des lumières artificielles

Pour évaluer ces nouvelles lumières artificielles, il faut prendre pour référence le standard D65, qui équivaut à la lumière du jour à midi. Défi ni par la Commission internationale de l’éclairage, il correspond à une température de couleur de 6500 K (Kelvins). A midi le soleil dégage ainsi une couleur particulièrement froide. Ce qui n’est pas le cas à l’aube ou au crépuscule, où sa lumière devient bien plus chaude avec des températures de couleur variant entre 2000 et 3000 K.

LED oui, mais de qualité!

Les LED sont moins dévoreuses d’électricité et durent plus longtemps. Tout pour plaire. Sauf la qualité de leur lumière, surtout pour celles qui émettent de la lumière froide (>4700 K). Pas extraordinaire. Les spécialistes parlent aussi de rendu des couleurs. Ainsi «la lampe LED lumière du jour (6500 K) perdrait environ 30% de qualité dans le rendu des couleurs». Il y aurait trop de bleu «détestable du point de vue du rendu des couleurs et dangereux pour la santé des yeux».

D’électricien à planificateur éclairagiste

Avec l’évolution de la technologie, les électriciens sont passés du simple installateur au véritable conseiller en atmosphère lumineuse. Dans son édition du mois de décembre 2016, Wohnen Schweiz publie l’interview d’un planificateur éclairagiste: «Je travaille sur un concept global en parlant avec l’architecte comme avec le constructeur. D’abord il faut planifier et ensuite nous pouvons réaliser. Je dois pouvoir m’appuyer sur mon savoir-faire d’électricien tout en ayant acquis les connaissances d’un architecte d’intérieur

Tout est dans la planification

Dans nos logements, l’un des principaux défis des éclairages modernes consiste à intégrer la lumière artificielle à la lumière naturelle. Histoire d’apporter aussi sa contribution à la réduction de la consommation énergétique. On peut cependant se demander si, à force de se focaliser sur la luminosité d’un espace et d’augmenter le nombre de lampes, on ne serait pas en train de contribuer à l’aggravation du réchauffement climatique. Daniel Kuhn, planificateur éclairagiste interviewé par Wohnen Schweiz, est persuadé du contraire: «En planifiant les éclairages, on étudie les emplacements les plus adéquats et on installe ensuite les lumières dans des endroits précis

La suite...

A l’heure actuelle, il est difficile de savoir si la tendance à la baisse de la consommation d’électricité en Suisse résulte de la disparition des ampoules à filaments. elle y contribue certainement avec d’autres facteurs, mais il convient de ne pas oublier que la technologie des LED est en pleine évolution et que, bien qu’elles soient économiques et nécessitent peu d’énergie pour fonctionner, on ne connaît pas encore très bien leurs effets sur la santé des êtres humains. Pour cette raison, il est conseillé de varier leur intensité et de ne pas hésiter à modifier un éclairage ressenti comme inconfortable. Elle a beau faire encore quelques pics (voir graphique ci-contre), la consommation électrique en Suisse a tendance à baisser. Selon les spécialistes de l’Office fédéral de l’énergie, l’augmentation de 1,4% en 2015 par rapport à 2014 est due principalement à trois facteurs:
  1. Augmentation du produit national brut (+0,9%)
  2. Évolution démographique (+0,9%)
  3. Influence de la météo (en 2015, les jours-chauffage étaient plus nombreux qu’en 2014 et ils représentent tout de même 10% de la consommation électrique suisse)
Pour information, la part de la consommation électrique des ménages s’élève en Suisse à 32,2%, contre 8,1% pour les transports, 30,9% pour l’industrie et 1,7% pour l’agriculture. Image retirée.

Claire-Lise Genoud Rédactrice en chef Droit au logement

9 mai 2017
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