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Selon la récente étude «La qualité de vie dans les villes 2016» de l’Office fédéral de la statistique, la vie citadine en Suisse n’a rien à envier à celle des pays qui nous entourent. Quelle est la ville où il fait bon vivre en Suisse? La question reste pertinente, d’autant que la réponse passe par une suite de données statistiques qu’il n’est pas toujours évident d’interpréter (lire l’interview à la page 8). Pour réaliser l’étude «La qualité de vie dans les villes 2016», publiée en décembre 2016, l’Office fédéral de la statistique (OFS) a collaboré avec l’Office fédéral du développement territorial, le Secrétariat d’Etat à l’économie et les huit villes concernées, à savoir Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Lucerne, Lugano, Saint-Gall et Zurich. En survolant les nombreux tableaux présentés dans l’étude, on comprend que la qualité de vie dans une ville se fonde sur un certain nombre de critères comme le logement (y a-t-il pénurie?), la qualité de l’environnement (a-t-on enregistré des pics de pollution?), la mobilité (combien de temps de trajet pour rejoindre son lieu de travail?), la sécurité (nos logements ont-ils tendance à être cambriolés?), etc. Au total les chercheurs ont tablé sur les conditions de vie matérielles mais aussi sur la perception subjective de la qualité de vie. «Le revenu, le travail et le logement relèvent des conditions de vie matérielles», expliquent les auteurs, la santé et la formation vont dans l’immatérialité de la qualité de vie. Idem pour l’environnement ou la sécurité personnelle.

Interprétation difficile

Lorsqu’on se penche plus attentivement sur les tableaux de l’étude, on commence par croire qu’il fait bon vivre à Lausanne parce qu’il y a plus de 40% de surfaces boisées et d’aires de détente contre seulement 38% à Zurich et moins de 20% à Genève. Mais on est vite rattrapé par le tableau suivant, qui constate que c’est à Lausanne que l’on assiste au plus grand nombre de voies de fait, presque 40% des répartitions des infractions de violence contre seulement 22% à Zurich.

Ville attractive ou pénurie de logements?

Dommage qu’il n’y ait pas de classement général entre ces huit villes! Avec une très grande différence entre les classements thématiques, on n’arrive pas à conclure que Lausanne et Genève sont des villes systématiquement mal notées ou des villes où il ne fait pas bon vivre. Anna-Katharina Lautenschütz a tout à fait raison de le préciser. Dommage aussi que l’OFS ne donne pas une véritable interprétation et use du terme «qualité de vie» alors qu’il aurait peut-être été plus adéquat de parler de «cadre de vie». Quoi qu’il en soit, «chaque indicateur mériterait une discussion plus approfondie», souligne Patrick Rérat, professeur à l’Institut de géographie et durabilité à l’Université de Lausanne. «Ainsi le taux de logements vacants très faible de Lausanne peut être vu comme le signe de son attractivité même si cela s’accompagne de problèmes sur le marché du logement », voire carrément de pénurie comme l’ASLOCA Vaud le martèle depuis des années! Quant au taux d’aide sociale, «il est difficilement comparable d’une ville à l’autre, poursuit Patrick Rérat, car il dépend de plusieurs facteurs (différentes représentations de l’aide sociale, fréquence du recours et du non-recours, etc.). Sans oublier la durée du trajet domicile- travail qui ne dit rien en soi. N’est-elle pas la moins longue à Lugano alors que c’est la ville où la mobilité douce et les transports publics ont la part la plus faible?»

Recommandations du WWF

En conclusion, il ne nous reste plus qu’à nous tourner vers le WWF, qui formule de manière générale quatre recommandations aux collectivités locales pour éviter que nos villes ne s’étendent à l’infini et ne finissent par envahir toutes les surfaces:
  1. Sauver les terres agricoles. Opter pour la sobriété foncière en préservant les terres agricoles riveraines.
  2. Courtes distances. Construire une ville des courtes distances où aménagement et transport s’articulent.
  3. Nature dans la ville. Remettre de la nature en ville en créant des espaces de détente pour se ressourcer.
  4. Logements pour tous. Organiser une offre de logements de bonne qualité environnementale pour tous.

Logements suroccupés en 2015

Part des logements occupés avec plus de 1 personne par pièce Image retirée.

Nombre de vols par effraction et par introduction clandestine1

Dans les logements pour 1000 habitants Image retirée.

Bruit de la route en 2012

Part de la population dérangée pendant la nuit par 55 dB(A)1 (décibels) Image retirée.

Taux de logements vacants en 2015

Part des logements vacants dans le nombre total de logements Image retirée.

Claire-lise Genoud Rédactrice en chef Droit au logement

   
29 mars 2017
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